Plongée dans l’histoire des machines à coudre Pfaff
Peut-être que le nom de Pfaff vous semble moins familier que celui de Singer ou de Brother. Pourtant, depuis le milieu du 19e siècle, la marque allemande n’a cessé d’introduire sur le marché de nouvelles technologies très innovantes.
Les débuts
L’histoire de Pfaff commence à Kaiserlautern en Allemagne en 1862, dans l’atelier d’un fabricant d’instruments de musique, Georg Michael Pfaff. Ce dernier est spécialisé dans l’élaboration d’instruments à vent.
Mais, au lendemain de la révolution industrielle, il s’inquiète de ne pas avoir choisi la bonne voie. Il commence à expérimenter dans son atelier et à bricoler. Onze ans après le brevet déposé par Issac Merrit Singer pour la première machine à coudre à usage domestique, Georg Pfaff fabrique à la main une machine dont le but premier est de coudre du cuir pour la fabrication de chaussures.
La première année, il ne fabrique qu’une machine. La production augmente rapidement : en 1863 il en produit 6 et en 1864, 46. Il fonde l’usine GM Pfaff dans laquelle il emploie des artisans et des ingénieurs chargés d’améliorer la qualité et les fonctionnalités des premières machines à coudre.
Dans un premier temps, ces dernières sont réservées aux usines de textiles et aux particuliers fortunés qui ont les moyens de se les payer. Dès 1885, Pfaff ouvre un atelier à Londres. Il affine ses techniques et ses moyens de production.
Pfaff est désireux d’être à la pointe du progrès. Entendant dire que les États-Unis ont développé des techniques bien plus avancées que l’Allemagne, il envoie son fils Georg faire un voyage de l’autre côté de l’Atlantique dès 1876. Il y reste deux années pendant lesquelles il étudie les usines américaines, les outils et les machines utilisées… Il transmet toutes ces informations à son père qui introduit dans ses usines de nouvelles technologies importées des États-Unis et lui permet de prendre une longueur d’avance sur ses concurrents.
À la mort de Georg Pfaff père en 1893, son fils prend la relève à la tête de l’entreprise. En 1902, une nouvelle usine est construite près de Kaiserlautern, avec une productivité toujours plus grande : plus de mille ouvriers y travaillent désormais.
L’explosion !
Quelques années plus tard, en 1909, Pfaff se positionne sur un nouveau marché : les machines à coudre à destination des particuliers.
Leur nouvelle machine est dotée d’un moteur électrique. À l’heure de la production de masse, l’entreprise fête sa millionième machine fabriquée. La marque Pfaff s’exporte déjà dans une soixantaine de pays : en Europe, en Asie, en Afrique ou encore en Australie. Elle part bientôt à la conquête de l’Amérique.
George Pfaff fils meurt en 1917 et, fait rare à l’époque, Pfaff est repris par une femme : sa sœur Lina. Elle gère notamment le passage de la production de guerre au retour à la paix. Elle est connue pour avoir œuvré pour l’entreprise sur le plan social. Elle a notamment ouvert une crèche et un lotissement pour les employés.
En 1932, la marque élabore la Pfaff 130, une nouvelle machine à coudre à point zigzag, très utilisée d’abord pour un usage industriel, puis par des couturiers et tailleurs professionnels.
Cette machine marque l’histoire, de la marque et de la couture : facile à transporter et versatile, elle est notamment très utilisée après la Seconde Guerre mondiale. C’est un immense succès commercial.
L’époque moderne
Pfaff continue à innover, en inventant notamment une machine à coudre portative en 1951. Comme toutes ses rivales, la marque commence à rencontrer des difficultés financières importantes dans les années 70. L’intérêt pour la couture maison est alors en chute libre et les prix du marché sont cassés par l’arrivée de machine à très bas prix.
Pfaff n’arrête pour autant pas de lancer de nouveaux modèles : une machine à coudre électronique qui permet de programmer ses propres points en 1984, une machine permettant de créer ses points en 1988…
En 1997, la marque américaine Singer achète 80,5 % du capital de Pfaff. Comme l’explique le journal Les Échos à l’époque, « les deux sociétés avaient déjà le même actionnaire : la société sino-canadienne Semi Tech Corp, basée à Toronto. » Le groupe Singer/Pfaff est créé, ce qui mène à l’externalisation d’une partie des productions en Russie et en Chine.
Désormais, Pfaff appartient, tout comme Singer et Husqvarna Viking, au groupe SVP Worlwide.
Merci pour ces articles toujours intéressants!
Très intéressant, merci beaucoup!
c’est interressant tout ce que l’on apprend dans vos articles
Les 19,5% restant sont racheté par gritzner qui continue a fabriquer en Allemagne !
Article très intéressant court et claire.
Bravo