Comprendre un Patron de Couture, comment faire ?
Lorsque vous achetez votre premier patron de couture, il y a dessus un certain nombre de petites indications qu’il faut comprendre pour ne pas faire n’importe quoi !
Enfin si : vous pouvez faire n’importe quoi si ça vous fait plaisir, mais autant coudre directement des sacs à patates !
À moins d’être architecte, lorsque vous découvrez un patron de couture pour la première fois, il y a de quoi être inquiet ! Des lignes dans tous les sens, des triangles, des ronds, des pointillés qui s’entrecroisent ! C’est un véritable labyrinthe ! Et vous comprenez vite qu’il va falloir apprendre à apprivoiser ce joyeux capharnaüm si vous voulez un jour fabriquer de vos propres mains un vêtement pour votre enfant ou pour vous-même !
Soyez maître de votre patron !
Il faut que je sois honnête avec vous : cet article ne sera pas le plus amusant du blog… Mais il sera très utile si vous souhaitez vous lancer rapidement dans la confection d’un vêtement enfant à partir d’un patron !
Car faire des petites trousses ou des panières est rigolo au début. Mais il faut quand même à un moment passer à autre chose, et vaincre le mur invisible qui vous empêche d’y aller.
J’ai connu ça !
Et ce qui m’a permis de progresser, ce sont des projets concrets. Car en se lançant dans la confection d’un vêtement, on progresse significativement.
Attention ! Les premiers vêtements que j’ai fait pour ma fille étaient immettables ! Mais j’avais au moins la satisfaction d’avoir terminé un projet conséquent et je voyais surtout où je pouvais m’améliorer.
C’est beaucoup plus motivant que de faire de petits accessoires, selon moi. C’est bien de faire des lingettes ou des panières, mais au bout d’un moment, il faut aller de l’avant.
Où acheter ses premiers patrons ?
Coup de chance, acheter des patrons de couture est quelque chose d’assez simple ! Cela peut même être gratuit !
La plupart des boutiques de tissu, les merceries, les revendeurs de coupons… Tous proposent en général un petit stock de patrons papier.
Les marques les plus connus sont :
- Burda
- La maison Victor
- Ottobre
- New Look
- McCall’s
- Vogue
- Aime comme Marie
- Deer and Doe
- Chez Machine
- Dessine-moi un patron
- Pauline Alice
Et depuis quelques années se développe les patrons en PDF. Le principe est le même que le patron que vous pourriez acheter en magasin de couture, sauf que vous achetez directement en ligne et l’imprimez à la maison.
L’avantage, c’est que vous n’avez pas à vous déplacer jusqu’à votre marchand de tissu habituel à l’autre bout de la ville. Autre bénéfice : vous pouvez stocker ce patron PDF sur votre ordinateur ou sur une clé USB, et le ressortir quand vous voulez. Pas de risque qu’il s’abime avec le temps, qu’il se déchire ou moisisse dans un coin !
Mais l’inconvénient, c’est qu’il vous faut l’imprimer chez vous, et le scotcher ensuite pour rassembler les différents morceaux. Ça peut être long et fastidieux. Et coûteux en scotch, papier et cartouches d’encre !
Les créateurs de patrons PDF :
- Vanessa Pouzet
- Coudre.shop (ce sont les patrons que je propose)
- Paris / Normandie Couture
- Petit Citron (gratuit)
- Multilili
- Petit Patron
En ce qui me concerne, je préfère les patrons PDF, qui permettent de recommencer autant de fois que l’on veut (enfin, tant qu’il reste de l’encre dans l’imprimante et du scotch à la maison !).
Le désagrément d’un patron en pochette est qu’il faudra le recopier avant de pouvoir l’utiliser. Ça demande du temps, de la souplesse et du matériel (papier à patron, règles, etc…).
Patrons de magazines ou de magasins ?
Les patrons que l’on trouve dans les magazines (type Burda, Ottobre, la Maison Victor, etc..) sont différents de ceux que l’on trouve en pochette dans les magasins spécialisés ou en PDF. Lorsque vous achetez un patron en pochette ou en PDF, vous achetez un modèle précis, qui sera éventuellement décliné (un top avec des manches ou sans manches, avec un col claudine ou un col en V par exemple).
Le modèle est imprimé sur la planche à patron, généralement en plusieurs tailles. Mais la lecture est assez simple, et les explications claires.
Lorsque vous achetez un magazine, il peut y avoir entre 10 et 50 modèles à l’intérieur, répartis sur 1 à 4 planches à patron. Jetez un oeil à la photo ci dessous. Vous allez vite comprendre la galère !
Toutes les pièces des 50 modèles proposés par le magazine sont réparties sur les différentes feuilles, ce qui rend la lecture… compliquée ! Même en étant habitué.e, il est facile de se tromper en recopiant le patron !
Mon conseil pour commencer sereinement, et d’investir quelques euros dans un patron mono-modèle, et de vous réserver les magazines pour plus tard, lorsque vous serez plus aguerri(e).
Les magazines restent de bonnes ressources pour acquérir différents modèles pour pas cher. Pour s’y retrouver parmi toutes les publications qui émergent chaque mois, je propose une revue de presse mensuelle, sur la chaine Youtube.
Comment débuter avec son patron ?
La première étape lorsque vous commencez, est de repérer la taille que vous voulez faire.
Le patron que vous avez choisi sera toujours proposé en plusieurs mensurations, et il faut bien sélectionner celle qui vous intéresse. Et si vous ne savez pas trop quelle taille faire, il y a systématiquement un tableau de correspondances.
Si vous n’êtes pas sûr(e) de la morphologie de votre enfant, mesurez-le ! Et reportez chaque longueur au tableau pour voir quelle taille faire.
Quelle longueur de tissu prendre ?
Faut-il deviner la longueur de tissu à acheter pour faire un ouvrage ? Non, bien-sûr ! Les patrons que vous achetez renseignent cette information. Ouf !
Il vous faut prendre deux informations :
- la taille que vous comptez faire détermine la longueur de tissu à acheter (logique). Plus la taille sera grande, plus la quantité de tissu sera importante.
- la “laize” du tissu que vous allez acheter. La laize, c’est la largeur du tissu. Il y a plusieurs largeurs qui sont choisies par les fabricants. Sur les patron Burda, les longueurs de tissu à acheter sont données pour deux largeurs : 114 cm et 140 cm. Pour ma part, je trouve beaucoup de tissu en 150 ou 160 cm. Bref, il faut prêter attention à ça au moment de l’achat.
D’une manière générale, achetez toujours un peu plus de tissu que nécessaire. Une erreur au moment de la découpe, ou un mauvais placement des différents éléments du patron peuvent vous amener à devoir recommencer certaines parties. Rien n’est plus désagréable de devoir ressortir au magasin de tissu du coin pour acheter les quelques centimètres qu’il manque. Je ne parle évidemment pas de prendre 1 mètre de plus à chaque fois, mais 30 bons centimètres de rabe, c’est bien !
De plus, les chutes vous permettent de faire des essais de couture avant d’assembler les différents éléments du patron. J’y reviendrai plus bas.
Quel(s) tissu(s) choisir ?
Ce que j’aime avec la couture, c’est qu’on peut faire un peu ce qu’on veut. En théorie, du moins ! Car dans la pratique – surtout lorsqu’on débute – il vaut mieux suivre les conseils.
Sur le patron que vous avez choisi, il est précisé le type de tissu qu’il vous faut choisir pour réaliser au mieux le modèle.
Pour débuter, je vous conseille de privilégier le coton, car plus facile à travailler que les matières synthétiques/élastiques/glissantes…
Rien ne vous empêche par la suite de confectionner le même modèle avec d’autres types d’étoffes. Mais au début, suivez le guide et achetez le type de tissus recommandé par la créatrice ou le créateur.
Thermocollant ? Triplure ?? Kézako ?!
Souvent, vous verrez apparaitre dans les patrons les mots “thermocollant” ou “triplure” ou encore “Vlieseline”. Ces termes désignent souvent la même chose, ou du moins la même idée : celle de venir renforcer une partie du vêtement pour l’empêcher de se déformer ou de se déchirer par la suite.
Le thermocollant est particulièrement utile pour donner une forme à un col ou de la résistance à une patte de boutonnage par exemple.
Le fait de poser un thermocollant s’appelle “entoiler“. Vous allez croiser ce terme dans les modes d’emploi de patron, alors autant le retenir maintenant !
Il y a plusieurs types de thermocollant/triplure :
- Tissé ou non-tissé
- à coudre (bon, du coup c’est plus vraiment du THERMO-collant, mais le principe est le même)
- en rubans/bandes (pour les ourlets notamment, ou pour renforcer une couture d’épaule ou de manche).
Pour ce qui est de l’entoilage des pièces de votre patron, il suffit de placer le thermocollant sur le morceau de tissu et d’y appliquer le fer à repasser.
Attention : la manière d’appliquer le thermocollant dépend du modèle de thermocollant ! Il faut absolument vous renseigner au moment de l’achat, car certains se posent avec de la vapeur, d’autres non. Certains avec une patte-mouille, d’autres directement en contact avec le fer à repasser… Bref, ça diffère à chaque fois ! Et mieux vaut suivre correctement la procédure sinon gare aux surprises désagréables !
J’ai fait un article dédié sur le thermocollant, car c’est un élément primordial et courant dans la création de vêtements.
Comment recopier un patron ?
Je vais partir du principe que vous avez acheté un patron en magasin, ou souhaitez faire un modèle de vêtement trouvé dans un livre. Si vous avez un patron numérique (PDF), sautez cette étape !
Il vous faut recopier le patron, dans la bonne taille.
Pourquoi recopier le patron ? Vous pourriez tout aussi bien découper directement les pièces dont vous avez besoin, à la bonne taille directement… Ça vous ferait gagner du temps !
Oui. Mais non !
Pour deux raisons : premièrement, il arrive quelques fois que les pièces d’un même patron s’entrecroisent sur la planche à patron, rendant impossible la découpe directe. Et deuxièmement, si vous souhaitez par le suite refaire le même vêtement dans une autre taille, cela sera impossible si vous avez découpé la planche de patron.
Pour y remédier, il vous faut du papier à patron (que vous trouverez ici pour pas cher). Vous pouvez utiliser du film transparent (genre bâche de protection), de la nappe en papier, ou du papier calque.
Moi je préfère le papier à patron qui est fait pour ça, et ne se déchire pas quand on le pique ensuite avec des épingles.
Maintenant, il s’agit de repérer les pièces du patron dans la taille que vous voulez reproduire. La plupart du temps, les différentes tailles sont indiquées par un changement de pointillés, ou une couleur différente. La notice du patron que vous avez choisi vous indique combien de pièces il y a pour le modèle que vous voulez faire (voir la photo ci-dessous). Surtout, il précise quelles pièces correspondent au modèle en question ! N’allez pas recopier une pièce qui n’a rien a voir, ça ne sert à rien du tout !
Pour la recopie, c’est comme à l’école : on place la feuille de papier à patron sur le patron à recopier. Alors avec un crayon et une règle, on retrace les différents éléments.
Idéalement, il faut vous mettre dans une position confortable et sur une table assez grande pour pouvoir déplier correctement la planche à patron. Faites attention aux plis du papier, qui pourraient vous faire perdre de précieux détails !
Le risque mortel des marges de couture !
Vous allez trouver que j’en fais des caisses ! Et c’est vrai que j’en rajoute un peu… Mais les marges de couture sont l’une des principales erreurs que l’on fait quand on débute !
Le patron que vous avez sous les yeux a la taille du vêtement fini que vous allez réaliser. Mais il vous faut un peu de matière pour coudre. Les marges de couture servent à ça. La “norme” veut qu’on rajoute 1 centimètre tout autour des pièces. Mais rien ne doit vous empêcher de laisser un peu plus, ou un peu moins. L’important est que vous sachiez combien pour ne pas avoir un vêtement difforme par la suite.
Les marges de couture servent également aux ourlets. Ceux-ci sont normalement plus long que les marges classiques, vous permettant par la suite d’adapter la longueur à votre convenance. La longueur que je laisse en général est de 4 centimètres.
Le piège est que certains patrons les intègrent, d’autres non. Heureusement, c’est précisé quelque part ! Il vous faut donc trouver cette information primordiale avant toute chose. Elle peut se trouver sur les instructions de montage, ou directement sur la planche à patron. Ça dépend du créateur du patron.
Recopier un patron avec ou sans marge ?
La question se pose, en effet. Sur un patron sans marge de couture, faut-il le recopier tel quel (et ajouter les marges de couture sur le tissu juste avant la découpe du tissu), ou bien faut-il le faire au moment du décalquage ?
C’est un peu comme vous le sentez. L’important c’est que vous n’oubliez pas de le faire. Moi je préfère ajouter les marges de couture au moment de la découpe, et laisser les patrons tel quels. C’est plus facile de les recopier, ça permet de faire des modifications et ça prend moins de papier. Mais rien ne doit vous empêcher de faire comme vous le souhaitez !
Certaines personnes décalque le patron, puis avant de découper le papier rajoute les marges de couture.
La recopie du patron
Lors de la recopie des pièces de votre patron, il faut que vous prêtiez attention aux indications disposées autour et à l’intérieur des différents morceaux. Cela peut-être des chiffres, des lettres, des flèches ou des formes géométriques. Le créateur du patron ne les a pas inscrit à cet endroit pour faire joli, mais bien parce que ces indications ont une utilité !
Il y a toujours une flèche, pour chaque morceau. Elle indique le droit fil du tissu. C’est-à-dire le sens dans lequel doit être le tissu pour qu’il garde sa forme et sa tenue.
Il peut également y avoir une flèche double et recourbée sur une longueur. Celle-ci indique une pliure. Sur cette longueur, pas de marge de couture. Car le tissu y est plié, et découpé symétriquement. Attention : seul le côté avec la pliure ne doit pas avoir de marge de couture. Les autres bords doivent en avoir une.
Une croix indique la position d’un bouton. Et qui dit bouton dit boutonnière, cette fois-ci symbolisée par une ligne avec une croix à l’intérieur.
Chaque fabricant utilise une signalétique qui lui est propre. Et chaque patron est légendé, de manière à ce que vous compreniez les indications !
Il faut faire la différence entre les chiffres permettant de repérer chaque morceau du vêtement (donc chaque élément a un chiffre distinct), et les chiffres situés sur les angles ou au niveau de certains repères, qui servent pour raccorder plusieurs pièces entre elles. Le repère “10” de la pièce “22” de la photo ci-dessous devra au moment du montage du vêtement être cousu au repère “10” de la pièce “3”. Ceci est un exemple 🙂
Voilà pour cette approche sur les patrons ! N’hésitez pas à me faire un retour si vous trouvez que quelque chose manque ou devrait être mieux expliqué 😉 L’avantage du blog, c’est qu’il évolue !
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c’est clair et net !! bravo!
Merci beaucoup !
Merci beaucoup de me faire découvrir votre site . Je suis une Mamie qui a fait de la couture pour ses enfants mais j’ai arrêté faute de temps . Vos idées pourront me redonner des envies pour mes petits enfants car j’ai plus de temps en retraite .
Avec plaisir 😉 Ravi que mes articles vous plaise et vous motive à vous y remettre !
Votre article est super!!!
Personnellement je mets des poids sur mon papier pour pouvoir recopier le patron sans que ça bouge trop 😉
Merci Julien, je confirme, ça démystifie bien les termes qu’ils faut maitriser pour entrer dans la “secte” lol.
Perso je recommanderais à des débutants de prendre des patrons pour lesquels ils ont accès à des explications en videos (comme chez l’inévitable Make My Lemonade) ou en dessin comme ceux de la Maison Victore. Le mieux est la video où on peut voir les gestes.
Parce que McCall, Vogue, Butterick, Simplicity et tutti quanti : je vous adore mais quand on est néophyte et bien… On pige que dalle. cf: mon premier projet de robe XVIIIème. Bon ok c’était une mauvaise idée de commencer par un projet aussi compliqué mais le fait d’avoir à deviner la moitié des instructions n’a pas aidé! A l’heure de Youtube ils ont un sacré retard à combler s’ils veulent rester au niveau des marques de patrons qui fleurissent en ce moment un peu partout… Au final plus on avance et plus on est capable de s’en distancier mais entre deux bonjour les prises de tête! Le détail sur la robe mentionnée (au final j’ai changé de patron) : https://marquiseelectrique.com/fr/faire-sa-robe-xviiieme-comme-une-pro/
Bonjour Alicia ! C’est vrai que souvent, les Burda et compagnie sont assez obscures dans leurs explications ! Entre les dessins mal foutues et le mode d’emploi mal traduit, on fini la couture avec l’envie de tout balancer ! Il va falloir inventer de nouvelles méthode pour expliquer un patron, et en effet, l’explication pas-à-pas en vidéo en est une !
Merci de ton commentaire 🙂 À très vite
Bonjour,
J’ai commencé la couture en novembre 2018.
Je suis une débutante.
Je découvre ce jour avec grand plaisir votre blog. Merci beaucoup pour vos explications claires et synthétiques.
Continuez à partager avec nous vos idées et expertises.
J’ai commence la couture il y a quelques mois et en fouillant les sites, j’ai découvert le vôtre… Grâce à vos explications, j’ai fait un petit sarouel bébé pas trop mal réussi et j’ai l’intention d’aller un peu plus loin…
Bonne journée
Merci, c’est un super article !
J’ai récemment acheté mon premier livre… et décalquer est assez compliqué !